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- " Retrouvons immédiatement Benjamin. Benjamin du nouveau dans le parc ?"
- " Exactement. J'ai envie de dire place à l'info, place aux images. Notre cameraman filme en ce moment à travers les grilles du parc. Vous pouvez voir comme moi que c'est l'agitation à l'intérieur, des membres du personnel accourent dans tous les sens... monsieur Weasley, MONSIEUR WEASLEY !!! MFB TV, que se passe-t-il ?"
- " JE VOUS REPONDRAI BIENTOT ! "
- " Comme vous le voyez, monsieur Weasley semble assez calme malgré les soupçons de drame sans précédent qui se déroule en ce moment dans son parc. Je vous laisse avec vos invités en studio qui pourront peut-être éclaircir la situation. "
- " Qui pourront éclaircir Benjamin. On est sur MFB Tv c'est du vérifié, du concret, du certain. Alors oui, on a sur le plateau Mr Hughes... Désolé je n'ai que votre prénom. "
- " Juste monsieur Hughes, ça veut dire bonjour en sioux vous avez remarqué ? "
- " ... d'accord !?! Vous êtes notre expert en tout ce qui est sonologie. "
- " Tout à fait, je suis sonologue et non pas sonotone comme la blague le dit souvent. C'est-à-dire que je suis expert en tout ce qui est bruit et son. D'ailleurs j'aimerais que les téléspectateurs soient attentifs à ce qu'ils vont entendre parce que rien ne vaut la première écoute de ces cris entendus dans le parc ce matin. "
BRIIIIIIIIIIIOOOOOOOOOOOAAAAAAAAAAARR !!
- " Voilà. Tout d'abord on peut identifier le contexte de ce cri : je ne crois pas me tromper en affirmant que ce contexte est lié à la vie. "
- " On a plutôt tendance à dire à la mort non ? c'est un cri glacial, angoissant. "
- "Oui mais la mort c'est la vie ? ..."
-" Effectivement monsieur Hughes mais ..."
- " Ah ! La mort c'est bien la vie ? ..."
- " Ou d'accord mais ! Bon coupez le micro de cette personne ! Capucine vous êtes ici en tant que ... présentatrice, vous êtes aussi journaliste, vous avez votre carte de presse, vous présentez ce journal avec moi en ce moment et vous avez aussi un avis sur la question ?"
- " Mais... euh... oui mais ..?! Bon ok. Moi je pense que l'on affaire là à un massacre. Une bête sauvage s'est échappée et s'en est pris à un soigneur, un gardien, je ne sais pas. Mais le pauvre être humain a perdu un membre ! Et on l'entend bien à l'intonation !! Ce IIIIIIIII qui précède le OOOOOOOAAAAAAAR évoque selon moi la perte d'un membre supérieur. Prions que ce ne soit que l'auriculaire mais je doute encore.
- " Merci Capucine pour cet avis éclairé. Avec la régie on a parié sur... euh... émis l'hypothèse je veux dire de griffures à l'abdomen, seul l'avenir nous le dira. Benjamin, appelez nous quand il y aura du nouveau, on reviendra vers vous aussitôt
- " Alors que nous retrouvons Benjamin, notre correspondant sur place. Benjamin il y a donc du nouveau dans le parc Weasley ce matin ? Vous nous le confirmez ? "
- " Tout à fait. Je me trouve en ce moment devant les grilles du zoo et je peux dire que ça bouge à l'intérieur. D'étranges détonations avaient été entendues, on le rappelle, cette nuit aux alentours de 2h et depuis c'est la grande inquiétude dans la bourgade voisine. Selon un témoin dont nous avons pu recueillir les propos, il semblerait que des cris à peine humains ont réveillé de nombreux habitants. Ces cris d'horreur ont semés la panique et la rumeur d'une tuerie s'est répandue comme une traînée de poudre. "
- " Mais vous êtes là-bas uniquement dans un souci de ...euh.. de déontologie jou... journalistique. Merci beaucoup Benjamin. C'était Benjamin Salors en direct pour MFB TV. Benjamin que l'on retrouvera toute à l'heure après notre page météo... "
J'aime bien Gaston, je les lis encore souvent
... et j'aime bcp Mademoiselle Jeanne
Mr Weasley était perdu dans ses pensées, alors que son équipe attendait une réponse définitive et peut-être cruciale. Et dire qu'il y à à peine deux heures, il avait été emballé par le message envoyé par les zouaves, découvert avec Ysaline.
La flèche qu'ils avaient examinée était recouverte de pictogrammes formant un rébus qui signifiait Dé-brou-art-dix et le directeur en avait conclut que c'était là le mot d'ordre dans la team.
Il s'était souvenu alors comment son zoo avait commencé, à quel point il avait du monter son projet de bric et de broc, comment dans les premiers temps ça avait été galère mais qu'à force d'abnégation et de système D il avait réussi à tenir. Il ne connaissait personne à l'époque et au fur et à mesure avait pu lier des amitiés avec certains membres de son personnel.
Tout le monde s'était alors réuni dans le bureau du directeur, c'était il y a quelques dizaines de minutes. Ils semblaient tous excités, ils avait remarqué l'agitation de leur supérieur et, de toute manière, Gildas Nicaise avait fait part de la nouvelle à ses collègues. Après une deuxième course pour rapporter la flèche, il avait pris quelques minutes près de la machine à café et avait raconté l'aventure qui se préparait, aux autres responsables du personnel.
Mais ils avaient été interrompus alors que Mr Weasley expliquait le contenu du message reçu, quelqu'un demandait à le voir aux grilles du parc.
Il s'était précipité pensant à une concrétisation de l'invitation mais avait découvert une jeune femme vêtue du costume de loup de Max (il l'avait reconnu parce qu'il adorait cet album illustré de Maurice Sendak) et ça l'avait attendri. La relative timidité et maladroitesse de la cheffe lorsqu'elle exposa son plan avait eu sur Mr Weasley un impact positif. La team des Louveteaux venait lui faire une proposition.
Mr Weasley tourna tous les conséquences possibles s'il choisissait telle ou telle équipe et en parla une nouvelle fois avec ses employés, l'un lui vantant le symbolisme des louveteaux, l'autre l'expérience des zouaves et l'originalité de l'envoi du message. Quoique le costume de Max était plutôt bien trouvé aussi avait ajouté Ysaline, devançant son patron
Mathias Weasley sortit de sa torpeur sous le regard interrogateur de ses employés.
- " Je propose un vote à main levée.... Si tout le monde est d'accord autant débuter tout de suite...Ok, bien. Ceux qui voudraient rejoindre les zouaves ? Une seule main Mr Brhav svp. 1,2,3. Bien et pour les Louveteaux : 1,2,3. Philéas vous ne voulez pas voter ? "
- " Je ne préfère pas monsieur. Vous savez, je suis toujours sur la route, ces problèmes m'importent peu."
- " Si personne ne voit d'inconvénient à ce qu'il y ai un vote blanc alors je vais pouvoir donner le mien.... D'accord, je choisis donc de rejoindre : les Louveteaux. Nous serons en bonne compagnie pour recevoir des conseils de développement et animer les réunions du conseil. " Je vais annoncer la nouvelle à la jeune femme et ... ben... c'est parti pour cette nouvelle aventure qui attend notre parc !
Pour ne pas faire attendre les teams qui se sont proposées, la suite sera postée rapidement
- "Pff, pFFFf, RHAaaa Mon... sieur.. Un...... Un message... pour vous. "
- "Décidément les exercices physiques ne vous vont pas au teint Mr Nicaise."
- "On l'a trouvé...attaché à une.. à une flèche."
- "Une flèche ? Fichtre un coup des peaux-rouges. Appelez la cavalerie, souquez les artimuses, gardez vos positions" surjoua Mr Weasley...
- gné ?
- " Reprenez votre souffle ou bien partez, morne gentilhomme."
- "Ok regardez un peu :" et monsieur Nicaise qui avait pourtant retrouvé une respiration normale tourna les talons et s'en alla.
" Ysaline serait rentrée dans mon jeu elle. Faut que je pense à l'appeler tiens. Bon. Voyons un peu ce message "
*Ars longa, vita brevis, occasio praeceps, experimentum periculosum, iudicium difficile*
Euh...Bon, ben... je devais l'appeler de toute façon.
Mr Weasley n'aurait pu demander une traduction par téléphone, non mais c'est vrai. Il s'arrangea donc pour se rendre dans le bureau de son employée. Il tendit le message à Ysaline et commença à inspecter la déco de la responsable des paysagistes.
- " C'est du latin monsieur. Mes cours remontent à loin mais je vais faire un effort. " lui fit-elle alors qu'il contemplait une photo d'elle au beau milieu d'un safari. " Notre voyage de noce au Cameroun."
- " Oui j'avais repéré difficile. "
- " C'est ça : justice difficile peut-être et les deux mots précédents : une expérience périlleuse je pense. Ca n'annonce rien de bon vous croyez pas ?"
- " Effectivement mais attendons d'avoir traduit tout le message pour être certains."
- " Bon occasio vous l'avez non ? Mais c'est le mot après qu'il me manque."
- " La montre précède ? c'est peut-être trop phonétique non ? "
- " OOOh sursauta Ysaline, mais je dois avoir un dictionnaire latin-français de mes tiroirs !
- " Non mais sérieux Ysaline, ça serait quand-même une sacrée coïncidence pour les besoins de l'histoire ! Ah ben bravo l'auteur, quel schéma narratif !!! Non mais on va regarder sur internet et puis voilà. "
...
" Oh c'est joli en tout cas. " et Mr Weasley tendit le papier devant ses yeux et déclama encore :
Ars longa,
vita brevis,
occasio praeceps,
experimentum periculosum,
iudicium difficile
" Oh ! Regardez, on dirait une signature derrière. Les zouaves " remarqua la jeune femme.
Mr Weasley retourna le papier, réfléchit, relut la maxime, réfléchit, relut la signature, réfléchit, rerelut la maxime, réfléchit, rerelut la signature, réfléchit,...
" Je crois qu'on devrait examiner la flèche monsieur. " avait glissé Ysaline sentant que son patron allait tôt ou tard se faire mal.
- " QUE L'ON M'APPORTE LA FLèCHE ! "
- " Tout ceci est terriblement excitant monsieur ! " avoua-t-elle en attendant que Mr Nicaise, qui n'avait pas jugé utile de remettre la flèche à Mr Weasley lors de leur entrevue, se précipite à son bureau.
Effectivement il avait été trop amoché pour pouvoir se servir à 100% de son bras.
Néanmoins il était copilote du fourgon qui devaient emmener les nouvelles recrues vers les prochaines tentatives de recel. Jusqu'au dernier moment, il pensait tenter sa chance et, la main gauche sur la poignée du van, se rappela ces mots de Mr Weasley " Vous avez tant apporté à ce parc, vous avez un don mon ami. Je pense que vous devriez continuer vos activités. "
Mais il ne pouvait tout simplement pas, les cris de l'ours capturé résonnaient encore plus fort à ses oreilles. L'appel déchirant de l'animal arraché à son cadre de vie habituel. L'espion y avait beaucoup pensé depuis la capture, " Et si ça avait été une mère. Et si l'animal vivait juste avec un membre de sa famille et rien d'autre. " J'ai détruit une fratrie.
L'homme avait culpabilisé, et culpabilisait encore. Le malheur des uns fait le bonheur des autres mais cette phrase, inlassablement répétée, n'avait plus aucun sens pour lui désormais. Plus rien n'avait de sens ! Il en voulait à la terre entière, de Mr Weasley jusqu'aux gardiens de l'autre parc.
Ayant remarqué qu'il n'était pas dans son assiette, le conducteur avait essayé d'engager la conversation : " Et tu veux pas faire gardien du zoo à la place ? C'est plus facile qu'on croit. Tu pourrais faire en sorte qu'aucun animal de Wizz ne disparaisse. "
L'espion y avait déjà longuement réfléchi mais entendre cette phrase hypocrite l'avait fait prendre une décision. " Non je vais faire le contraire " se dit-il. " Je vais tout faire pour empêcher que les espions de Wizz ne dérobent un autre animal ! Dès demain ! Mon plan et mon choix sont faits ! "
Belle coïncidence n'est ce pas, je vous ai pris l'heure et le match en cours pour vous prouver (non en fait j'avais la flemme de rogner l'image sur Paint)
LE PARC WEASLEY REVIT !!
"Monsieur Weasley ?"
Le directeur sursauta à la vue de cet individu tout de noir vêtu, masqué et surtout ensanglanté.
"Qui êtes vous ? D'où venez vous ? Qu'est ce que vous me voulez ?"
"Je ne peux vous dire mon nom. Je suis venu dès que j'ai pu à la fin de ma mission. J'ai réussi à voler un grizzly"
"Je ne vous crois pas"
" A vrai dire, j'ai encore du mal moi aussi. Alors quand le doute revient vous savez ce que je fais ? je regarde la coupure à mon bras et je me rappelle que tout ceci est vrai. "
Et sur ce, l'espion victorieux s'évanouit
- " Dites donc mon pt'it, c'est moi ou vous avez fait vraiment n'importe quoi pendant mon absence ? "
- " Disons que ... sans être dramatique... la situation est ... euh ... pas vraiment... au beau fixe. " répondit Bhrav.
- " Oui ben c'est rien de le dire. "
- " On a perdu notre bonus jeune parc aussi. Ce n'est pas que de notre faute. "
- " Mais oui mais enfin, les caisses étaient remplies avant. Vous avez quand-même du vous rendre compte à un moment donné que vos achats n'étaient pas rentables. "
- " On a cru bien faire monsieur, mais les visiteurs ne se bousculent pas non plus."
- " C'est la meilleure celle-là. Donc en gros si aujourd'hui on fait à peine 500 zoo'z par jour c'est... le karma en fait !
- " Hé. Il faut avouer que ça fait de sacrées coïncidences : votre absence, celui de la prime et le mécontentement des visiteurs. "
- " Bon allez HOP réunion de crise ! Vous m'appelez tout le monde ! Je veux voir tous les responsables dans mon bureau dans 5 minutes ! "
La réunion, houleuse mais ô combien importante pour la survie du parc, perdura toute la matinée. Au prix d'engueulades, de dénonciations et de brainstorming économe, un accord fut trouvé pour diminuer les dépenses du personnel.
Aucun licenciement, tout le monde était d'accord là dessus mais aucune embauche non plus c'est-à-dire que chaque naissance renvoyait l'individu plus âgé dans la nature. Des remplissage de stocks au cordeau : plus le moindre sur-stock de nourriture tout est contrôlé et recontrôlé.
Le parc entrait dans une période de récession avec pour objectif le premier niveau de l'hôtel qui pourra laisser quelques répits. Mais avec 431 zoo'z de recettes pour cette matinée, l'objectif va être long à atteindre.
- " Et donc les 88.587 zoo'z que l'on a maintenant on n'y touche pas ? " essaya Gildas Nicaise, le responsable des réparateurs.
- " VOUS TOUCHEZ à RIEN. "
- " Au moins faisons confiance aux espions, ils vont nous ramener quelque chose et ça sera vite reparti....
Ils se regardèrent tous et partirent d'un très, très long soupir !
Dès qu'il sortit, il trébucha sur un corps, apparemment sans vie.
- " Ysaline c'est vous ? Qu'est ce que vous faites étalée dans le couloir ? "
- " Mmmh, ouaaah "
- " Je suis resté combien de temps, cloîtré la dedans ? "
- " 4 jours monsieur. Je sais que vous nous avez dit de ne pas nous inquiéter mais c'était dur de ne plus avoir de vos nouvelles. "
- " Au moins le dossier est prêt... Rien de spécial pendant mon absence ? "
...
...
...
- " Ysaline ?" Mr Wealey commencait à se douter de quelque chose. " Ysaline, pourquoi avez vous fait le pied de grue devant ma porte ? "
- " Je ne sais pas par où commencer monsieur. Vous étiez parti, vous nous avez laissés seuls, il a bien fallu faire tourner le parc. "
- " Oui évidemment : ce que je vous avais demandé : de nouveaux stocks et les nouvelles espèces les moins chers. Il n'était pas..."
- " Certains visiteurs se plaignaient. " coupa Ysaline.
- " Se plaignaient ? De mon absence ? "
- " Non . Non pas du tout ! Ils regrettaient le manque de considération pour les visiteurs. Le fait qu'ils soient laissés livrés à eux-mêmes. Que le parc n'ai pas encore pensé à penser à leur place "
- " Pensé à penser à leur place. Qu'est ce que c'est que ce charabia ?"
Et c'est sur ces mots qu'ils arrivèrent à l'extérieur. Mr Weasley mis quelques secondes à s'habituer à l'éclatante luminosité de ce jour de grand soleil. Il clignait encore des yeux lorsqu'il aperçu la boutique de souvenirs.
- " Mais c'est quoi ce TRUC ?"
- " La boutique de vente de souvenirs. " répondit Ysaline en lui montrant un porte-clés panda.
- " Quoi vous avez acheté des pandas aussi, mais, mais... MAIS VOUS ETES COMPLETEMENT FOLLE MA PAUVRE FILLE !!!
- " Non pas de pandas rassurez-vous. "
- " Me rassurer ? Alors qu'on vend des porte-clés à l'effigie d'animaux que l'on a même pas ? Qui a validé ce foutoir ? "
- " J'ai essayé de vous prévenir. Mais vous étiez injoignable. "
- " Oh c'est facile de dire ça maintenant. "
- " Mais vous savez il n'y a pas que des porte-clés. Il y a aussi ... euh... Regardez on a des tortues qui bougent la tête à la moindre secousse. Elles sont tordantes vous trouvez pas ? "
- " Vous... Mais Ysaline, vous n'av..." murmura Mr Weasley qui, inconsciemment avait rejoint les mains comme une sorte de prière.
- " Si monsieur le directeur. On l'a sauvée d'un autre parc à l'abandon non loin d'ici. Elle n'est plus toute jeune mais ... vous allez l'adorer. "
Ysaline avait réussi son coup, son plan semblait fonctionner : submergé par la fatigue, l'émotion et le stress de l'argent gaspillé dans la boutique Mr Weasley avait les larmes aux yeux et, tomba dans les bras de la jeune femme.
- " Ne me refaites plus jamais un coup pareil. "
- " Ne nous refaites plus jamais un coup pareil. "
Mr Weasley desserra son étreinte et la regarda au plus profond des yeux. Cela dura à peine plus d'une seconde mais ils surent tous les deux, à cet instant précis, qu'ils se témoigneraient, à l'avenir, une confiance et un respect à toute épreuves.
- Au moins maintenant votre dossier est terminé. s' hasarda-t-elle
- " Au diable le dossier. Montrez moi cette nouvelle pensionnaire. "
- " Elle s'appelle Franklin. Pour les visiteurs c'est plus..."
- " Dites moi pas que c'est pas vrai " l'interrompit Mr Weasley
- " Non HiHiHi. Pardon c'était trop tentant ! C'est une femelle, elle s'appelle Joana
Mathias Weasley réfléchit quelques secondes puis sourit, tout simplement.
" Je n'aurais pas su trouver mieux. Merci "
Mr Weasley avait juste encore assez de force pour écarter les rideaux de la porte-fenêtre, mais ce n'est pas ce qu'il fit ! Il s'accorda encore quelques instants de repos avant de sortir de sa tanière anciennement appelé bureau. Depuis combien de jours s'était-il isolé pour constituer son dossier, il n'en avait qu'un vague souvenir.
Il croisa les mains sur son nombril et, avachi sur sa chaise, fit un dernier petit somme ...
" Do you have the time
To listen to me whine
About nothing and everything
All at once "
Gildas éteignit la chanson/réveil de son téléphone et se glissa hors de son lit. S'il y avait bien une chanson susceptible de lui mettre la pêche dès le matin c'était bien celle-là. Il prit une douche pour se défaire des derniers reliquats de mauvaise humeur de la veille et s'enfila un thé noir sans sucre. A côté de ses clés, un mot de sa femme lui demandant de ne pas oublier d'aller chercher leur fille après son cours de théâtre. Il avait grommelé, elle allait surement lui parler pendant le trajet retour de ce morveux avec qui elle avait cours et qui jouait tellement bien, etc, etc
Le paysage encore endormi vomissait parfois des phares de voiture croisant sa route mais, perché au volant de son Suv insonorisé, Gildas se sentait seul au monde. Il alluma la radio mais, à 5h30, c'était l'heure des informations sur la plupart des stations qu'il avait enregistré et l'éteignit. Il préféra faire le trajet en silence.
Arrivé au parc, il se gara sur la place qui lui était réservée et se rendit machinalement à la cantine des employés. Il faisait calme ce matin, pas un chat sur le parking ni au coin fumeur non loin de l'entrée "des artistes" dissimulée derrière le musée. Gildas se dit que peut-être il s'était trompé de jour, que l'aventure était samedi, on était dimanche, il n'avait plus qu'à rentrer se reposer mais il se reprit très vite, passa son badge et poussa la porte d'entrée...
Tout le monde l'applaudit dès son arrivée et le regard de Gildas s'attarda sur un groupe d'employés assis au centre de la cantine. Seul l'homme qui l'avait secouru (Gildas ne connaissait même pas son prénom) ce week-end, était resté debout près d'eux. Il n'était pas dans la même ambiance que les autres.
"Alors Chewby, tu vas pas embrasser Harry" fit l'un des hommes en assénant un coup de coude à l'inconnu.
" Arrêtez de m'appeler comme ça. "
" Qu'est ce qui se passe Fan' ?" demanda Gildas à une femme attablée qu'il avait reconnu.
Et elle lui tendit le journal
QUAND HARRY RETROUVE SON CHEWBY ! avait titré Al Cauvin mixant les deux blog-buster. Gildas lu rapidement l'article. Il était question de l'événement du week-end bien sûr mais les photos, aux zooms explicites, publiées par le journaliste, s'attardaient d'avantage sur le secours de Gildas aka Indiana Jones aka Harrison Ford par l'employé zélé. Les zooms et les angles de vue sous entendaient une complicité exagérée, et les collègues en avaient évidemment rajouté une couche.
C'était de bonne guerre, certes, mais Gildas n'en revenait pas que le papier ne faisait jamais mention du nom du parc. Il se demanda comment le prenant Mr Weasley.
Lui et Chewby (c'est dingue, il était obligé de rentrer dans le jeu de tous vu qu'il ne connaissait pas le nom du sauveur) allaient devoir supporter ces brimades pendant quelque temps encore
Non du tout. Et il manquait un "r" à courcicuité. C'est corrigé
- " Oui ... mais non. Faites le sans costume, je pense que ça sera plus impressionnant encore et puis moi derrière je peux écrire un article qui tient la route."
- " Ah ! V... vous en êtes certain ? "
- " Allons Mr Nicaise votre engouement s'est déjà envolé ?! "
- " Non ce n'est pas ça. C'est juste que... on pourrait me reconnaître du coup."
- " Oh vous savez ce genre de buzz ça ne dure généralement pas plus d'un ou deux jours. On vous oubliera au prochain article à sensation. "
Convaincu, Gildas parti en direction de la Botanica. Quelques minutes après son départ, Mr Weasley passa sa commande puis son annonce pseudo-dissuadante sur la présence d'un hurluberlu se promenant dans les allées du parc. Tout en se rendant aux grilles de l'entrée pour asseoir le bon déroulement du plan, il mit plusieurs employés au courant. Certains par pairs devaient délibérément discuter devant les visiteurs de l'individu étrange. Leur talkie ouverts transmettaient des messages aussi sensationnels les uns que les autres venant d'employés innocents. Très vite, comme Al Cauvin l'avait annoncé, les sentiers furent déserts et la centaine de personnes visitant le parc était acculée aux alentours du spectacle.
Gildas Nicaise avait été voir Philéas et lui avait remis les 10.000 zoo'z nécessaire à sa première exploration en lui expliquant qu'il devait partir sur le champ, sans son chapeau. Une fois débarrassé de l'explorateur, il riva son couvre-chef digne d' Harrison Ford et campa derrière le menhir totem qui se trouvait derrière la Botanica, les yeux fixés sur le pont suspendu en face de lui. Y aller maintenant serait plus dangereux mais plus sensationnel. Il y avait encore des personnes qui traversaient lorsque, sortant de sa cachette, il cria aussi fort qu'il put le thème d'Indiana Jones. Il arriva au milieu du pont, ceux qui y étaient encore, interloqués furent brinquebalés au rythme des balancements du fou furieux.
" N'approchez pas où vous tâterez de mon lasso supersonique. " Gildas regardait des deux côtés comme paranoïaque. Les spectateurs eurent vite fait de s'éloigner de lui mais prirent le temps tout de même de sortir leur smartphone comme Mr Cauvin l'avait prédit.
" Là-bas ! La cascade du destin ! Vous n'aurez pas La Tortue d'Or avant moi. Soyez en sûrs " s'épouma-t-il en faisant claquer son lasso imaginaire. Il traversait le pont pour se rendre sur la presqu'île lorsque la deuxième annonce retentit, il s'était écoulé 20 minutes depuis la mise en route du plan.
***
A l'autre bout du parc, Mr Weasley venait de raccrocher avec son banquier et lui avait confirmé l'achat d'une gare, de rails et d'une locomotive pour 50.000 zoo'z. Mr Aybond devait être en train de débloquer l'argent. La livraison serait en route dans peu de temps.
" Gildas devra peut-être jouer le jeu moins longtemps que prévu "
***
Indiana Gildas était à fond dans son personnage. Il avait quelque peu courcircuité le plan de Mr Cauvin en se rendant sur la presqu'île et se devait dorénavant d'improviser quelque peu.
" N'essayez pas de m'arrêter vils chiens, elle est à moi. " fit-il aux plus jeunes qui s'étaient rapprochés pour ne pas en perdre une miette, pas du tout apeurés par ce schyzophrène. Gildas enjamba la rambarde et commença doucement à descendre les pierres qui l'amèneraient au pied de la cascade "du destin"
C'est à ce moment-là qu'un complice zélé interpella Gildas.
" Monsieur revenez, la Tortue d'Or n'est plus là. Elle a été trouvée quand on a aménagé l'enclos. Elle se trouve désormais... au... " Il ne pouvait pas dire au musée, il ne ferait que déplacer les visiteurs. " ... elle est ... en sécurité"
" Je ne vous crois pas ! Affabulateur, Loup pédéraste, Bachi-Bouzouk " et il descendit encore d'un pas.
" Je vous assure, vous ne la trouverez pas ici... Personne ne pourra. Remontez ... "
Gildas était arrivé au terme de sa répartie et de son improvisation. Il ne savait plus quoi faire, il ne savait pas combien de temps il lui restait à faire patienter les curieux.
***
Mr Weasley voyait les douze camions arriver. Sur le bordereau de réception que lui tendit le premier livreur n'étaient inscris que les matériaux pour la construction de la gare et les rails. Il manquait la locomotive !
" Elle arrive en hélico monsieur. " répondit calmement le livreur suite aux gesticulations nerveuses du directeur du zoo.
" Mais les visiteurs la verront. Vite montez moi tout ça avant qu'il ne soit trop tard. "
Et c'est ce qui fut fait...
***
Gildas avait décidé de remonter. Au moment même où il remonta la pente, un vrombissement de moteurs venus du ciel se fit entendre et tout le monde cru à un retournement de situation. Et si le fou ne l'était pas vraiment, si son organisation venait le tirer de ce mauvais pas. En levant les yeux tout le monde s'aperçut que ce n'était rien de tout ça et apercevant la locomotive, la suivirent des yeux, puis la suivirent réellement et, lorsqu'elle descendit pour se poser sur les rails avant l'enclos Forêt 12, ils se rendirent compte qu'un chemin de fer était apparu.
Ils applaudissaient et rigolaient encore de bon coeur lorsque Mr Weasley, essoufflé d'avoir tant couru, les invita à prendre le train qui les ramèneraient à la station du parking. Tout le monde ou presque avait oublié Mr Nicaise sur sa falaise. Seul le complice zélé qui avait voulu que Gildas remonte, lui avait porté secours et étaient rentrés dans l'anonymat le plus total à la cantine des employés.
Mr Nicaise n'avait évidemment rien loupé de l'événement . Si le retour sans encombre de Gildas lui avait croire que l'incident serait vite oublié, il se trompait dans les grandes lignes ...
FIN
C'est drôle que vous tiquiez sur les prénoms/jeux de mots alors que jusqu'ici il n'y en avait eu que 2 sur les 5 (Sylvain Aybond le banquier et Raymond Bhrav notre gardien en chef aux origines bretonnes)
Mais je pense que ça vient du fait que parfois j'utilise Mathias, parfois Mathias Weasley ou bien Mr Weasley. Faudrait que je fixe ça une bonne fois (par exemple Mathias pour les employés et Mr Weasley quand c'est le narrateur. Je vais aussi essayer de limiter à l'avenir les remarques après les dialogues (remarqua-t-il, répliqua untel,...)
Bon en tout cas, Cauvin c'est avant tout un scénariste belge de BD (on est en plein festival d'Angoulème) mais c'est vrai qu'il y a aussi un jeu de mot, liée à sa remarque en entrant dans le bureau de Mr Weasley
- "Mr Nicaise je vous présente Mr Cauvin, journaliste à L'Immonde"
- " Enchanté...Mon..Monsieur "
- " Quel bureau immense Mathias! " fit le journaliste tout en lui serrant la main puis celle du chef des réparateurs à qui il ajouta " Je constate à votre grimace, que vous connaissez notre journal de fausses informations"
- " Exact. Et jusqu'ici, il me plaisait de le lire."
- " Tout ceci est pour le bien du zoo, je vous le rappelle Gildas " intervint Mr Weasley.
Le trio prit quelques minutes pour régler le plan dans les moindres détails.
- " Aucun visiteur ne devra être perturbé, ennuyé ou gêné par votre prestation. Elle devra être assez pathétique pour que les badauds s'amusent, sortent leur téléphone pour des photos ou vidéos mais pas trop dégradante pour que personne ne se sente gêné et passe son chemin. On oublie les prises de position idéologiques et politiques, pas de violence de propos ou physique. On ne prend pas de risque, vous vous arrêtez quand vous voulez. Expliqua le journaliste, cerveau de l'opération.
Et contre toute attente, emballé plus que de raison, Gildas avait été partant.
- " Il faudrait aussi des complices parmi le personnel mais pas tout le monde cela rendra la spontanéité des réactions plus crédibles. Mr Weasley vous passerez des annonces dans les hauts parleurs... disons toutes les... 10 minutes. Il ne faudra pas provoquer de panique mais susciter un certain intérêt. Un truc du genre, l'événement se déroulant à la botanica est indépendant de notre volonté, veuillez gardez votre calme et faire confiance aux gardiens du parc. Cela attirera les curieux là-bas.
- " Botanica ?" fit Gildas
- " Non, c'est un potager pour l'instant mais tous les panneaux indiquent Botanica " répondit Mathias. C'est un endroit isolé, au fin fond du parc. " Donc, après que tout le monde se soit précipité et qu'il n'y ait plus un chat dans les autres zones, je commanderai notre nouvelle gare. Entre la confirmation de la commande, le déblocage des crédits à la banque, le coup de fil de Mr Aybond pour confirmer et la livraison (disons une trentaine de minutes), le montage des rails (0.001 seconde) et le tour de chauffe qu'effectuera le seul wagon (23 secondes) cela nous fait 30 minutes, 23 secondes et 1 millième à garder les curieux en haleine.
" - Gildas vous pensez pouvoir gérer pendant tout ce temps ? "
" - Affirmatif monsieur. "
Il enfila son costume et sortit précipitamment du bureau...
Suite et fin demain
En attendant que l'ordinateur s'allume complètement, Mathias Weasley s'était servi une tasse de café. Le parc dormait encore, se remettant des scolaires qui étaient venus hier. Entre le brouhaha élevé, les panneaux retournés et les animaux stressés, la journée avait été intensive et, une fois les grilles closes, il avait fallu apaiser tout ce petit monde et préparer la journée du lendemain, celle-ci.
Le directeur aimait aussi ces moments de parfait calme peu avant le lever du jour. Le paysage avait pris des allures étranges : enfoui sous quelques centimètres de neige, tout semblait étouffé. Seuls quelques oiseaux autochtones poussaient des cris que la couche blanche semblait étouffer.
Lorsqu'il lança internet, la page de la bourse s'ouvrit automatiquement et Mathias regarda d'un oeil attentif les offres les plus avantageuses tout en sirotant son café noir.
Au moment même où il tomba sur la meilleure offre qu'il pouvait se permettre, la surprise lui fit boire une plus grande lampée qu'il aurait dû et se brûla la langue !
Il reposa le tout et, sans réfléchir plus longtemps, appela Gildas, le responsable des réparateurs. Le sachant en route, il composa aussi le numéro de son contact au quotidien local et lui fixa un rendez-vous immédiat.
- " Mr Nicaise, asseyez-vous je vous prie." Gildas avait couru entre son local et le bureau du patron. Il mit quelques secondes pour reprendre son souffle et répondre.
- " Monsieur, vous aviez besoin de moi ?"
- " Tout à fait. Aujourd'hui est un grand jour mon ami. Et j'aurais besoin que vous nous montriez tout l'attachement que vous portez à ce parc.
Vous n'êtes pas sans savoir que l'aide accordée par la banque en tant que parc débutant sera bientôt terminée. Aussi il faut trouver de nouveaux aménagements pour garder un semblant de bénéfice. Je vous annonce l'avoir trouvé et que votre aide nous sera précieuse...
Suite au prochain numéro
La réunion hebdomadaire des responsables du personnel venait de s'achever. Ysaline y avait été nerveuse à l'idée de rester seule avec Mr Weasley, mais elle le devait. Son architecte de mari n'avait pas été tendre avec le directeur du zoo quand il rentrait du boulot, le décrivant comme un caractériel. Forcément Ysaline était partie, dès son premier jour de travail, avec une appréhension.
Prétextant vouloir terminer sa tasse de thé au jasmin (qui était censé la détendre) elle laissa passer tous ses collègues en portant la tasse (qui était vide depuis longtemps) à ses lèvres.
- " Monsieur Weasley, j'ai..." commenca-t-elle en fermant la porte du bureau.
"... j'aimerais vous entretenir à propos d'une de mes observations."
Mathias, qui était en train de quitter la table de réunion, pour aller s'installer derrière son bureau ,se ravisa, se rassit et invita Ysaline à s'installer à côté de lui, d'égal à égal. Touchée par ce geste, elle se radoucit un petit peu.
- " Très bien Ysaline mais appelez moi Mathias, ça vous évitera à l'avenir de faire ce genre de phrase pompeuse." essaya-t-il, gauchement, de plaisanter.
Elle hésita une seconde. Cette remarque était une pique ou un trait d'humour pour détendre l'atmosphère ; qui était pesante malgré tout ? Finalement, elle sourit à pleine dents.
- " Très bien Mathias, je préfère"
- " Parfait. Alors, que se passe-t-il ?"
- " Un comportement insolite des chèvres. Je l'ai remarqué en venant ici, ce matin."
- " Quoi ?! Je n'ai rien vu d'anormal hier. Et Matilda d' AVV n'en a pas parlé non plus... Vous me montrez ?"
- "...Ce serait assez... euh..gênant. Même si nous ne sommes que tout les deux" répondit-elle, feignant de prendre l'injonction au pied de la lettre.
Mathias célibataire aurait pu prendre ça pour une proposition mais comprit, à raison, que c'était de l'humour. Ces deux-là étaient fait pour s'entendre.
Arrivés sur place et après avoir patienté un bon quart d'heure, le phénomène se produit.
Le couple de chèvres sont truffe contre truffe, les yeux dans les yeux, plus adultes que jamais. " Visiblement ils sont am..." Mathias est interrompu ; la chèvre embrasse toujours celui qui, sans doute deviendra la père de ses futurs enfants, lorsqu'elle plie sa patte arrière gauche à la manière d'une pin-up, le talon se rapprochant de sa fesse, comme Anne Hattaway dans 'Princesse malgré elle" imitant Marilyn.
Mathias part alors d'un rire franc et sonore. Ysaline, surprise et tout aussi amusée, sait que dorénavant l'image qu'elle aura de son patron sera à mille lieues de celle décrite par son mari.
Tout avait commencé l'après-midi même de l'inauguration du parc. Mr Weasley croulait sous les plans d'un futur parcours de rails lorsque le téléphone retentit. Bien que la voix était camouflée, Mathias avait immédiatement reconnu un timbre féminin, il n'eut guère le temps de se poser plus de question sur l'identité de la mystérieuse interlocutrice ;
- Mr Weasley nous vous ferons fermer votre parc.
- Quoi ?! Comment ?! Qui êtes-vous ?
- Mr Weasley nous nous rencontrerons bien assez tôt. Maintenant prenez garde, on n'enferme pas des êtres innocents sans s'attirer de néfastes conséquences.
- Hein !! Je ne comprends pas.
- Un jour viendra où si monsieur. Et ce jour là arrive tellement vite ...
Il n'avait pas eu le temps de répondre que l'on avait déjà raccroché.
Et aujourd'hui, à peine deux jours plus tard, les quatre membres de cette sombre association étaient dans son bureau.
- Je vous répète que tous nos animaux sont sains et qu'ils ne pourraient être remis en liberté sans s'exposer à de terribles dangers. Prenez notre couple de dromadaires, ils ont été sauvés du cirque, à ce mot le porte-parole de l'AVV tressaillit, et doivent encore apprendre à se nourrir seuls, ils sont encore trop jeunes.
- Les animaux, quels qu'ils soient ne sont pas des jouets Mr Weasley. Nous avons également appris que vous désireriez construire une aire de spectacle de dauphins. Si c'est le cas attendez-vous à des manifestations d'envergure.
- Ce sont juste les normes standard lors de la construction d'un parc. Je suis sensible à la cruauté animale croyez-moi. Si j'étais obligé d'ériger ces salles, je veillerai à fournir aux dauphins un espace de vie bien au delà de la surface autorisée.
- Vous nous trouverez sur votre route si jamais ce n'est pas le cas Mr Weasley.
- Je n'en doute pas. Je peux vous assurer que le respect animal a une grande valeur pour moi.
- Parfait, si vous pouvez nous assurer que chaque animal a été malade, maltraité voire mieux : mutilé avant d'arriver ici, nous nous en irons.
- Muti... Hein ? Quoi ?
- Les animaux qui peuplent ce zoo ont besoin d'un programme de ré-insertion dans la vie sauvage ou bien d'un suivi vétérinaire quotidien. Un animal sain ne peut entrer dans un zoo et servir de distraction, il s'ennuiera et dépérira. Tout comme vous...
- C'est une menace ?
- On n'en est plus là naïf Weasley, ceci est une séquestration.
Et c'est ainsi qu'un accord fut trouvé avec l'Association des Végétariens Vétérinaires. Ils s'occupent désormais et des achats, selon les demandes du directeur, et garantissent les soins de tous les animaux présents dans le parc.
Dobby avait vécu longtemps dans une ferme mais fut laissée à l'abandon lorsqu'elle n'arriva plus à remplir son rôle de gardienne. La SPA locale l'avait recueillie toute affamée et terrorisée. Trois mois plus tard, c'est encore tremblante à la vue des humains qu'elle fut adoptée par Raymond notre gardien. La larme à l'oeil, l'homme s'était approché d'elle, il s'était agenouillé calmement et lui avait tendu la main. Dobby avait une cicatrice qui lui donnait l'air de sourire tout le temps et Raymond, attendri par ce défaut physique, se rapprocha encore plus et lui caressa l'oreille. Surprise et fatiguée, la chienne posa sa gueule sur le poignet du gardien et le regarda droit dans les yeux. "Allez viens ma belle" : "Dobby est, ce que les humains en ont fait" pensa-t-il reprenant une citation de Dumbledore
- C’est une catastrophe !!
- Calmez vous gard… comment vous appelez-vous d’ailleurs.
- Vous allez rire. Je m’appelle Raymond Bhrav
- Aaah c’est pour ça qu’hier quand…
- Oui me suis dis oh il connait déjà mon nom, comment il…
- Bref.
Que se passe-t-il ?
- Les caisses sont vides monsieur Weasley !
- Alors … euh… oui et non. Mais j’ai fait quelques dépenses, pour ne rien vous cacher.
- 1.000.000 envolés en quelques minutes, oui j’appelle ça aussi quelques dépenses.
- Rhooo mais ce n’est pas à vous de ….
Laissons-là les deux hommes pour le moment, d’autant qu’ils seront vite interrompus par un concert de klaxons. Intrigués, les employés s’étaient rendus aux grilles du parc cet découvrirent, ébahis, que le parking s’était rempli. Quelques impétueux avaient même menacés le parc de procès s’ils se retrouvaient embourbés - rien n’avait été aménagé - mais heureusement rien de tel n’arriva.
Et puis, les visiteurs trouvèrent de beaux spécimens, notamment dans les tous nouveaux enclos savanes. Ce ne fut pas du goût de tout le monde de marcher jusqu’au volcan pour ne découvrir que des travaux sans rien dans les espaces, donnant lieu à encore plus de railleries. C'était l'après-midi spéciale grogne !
Heureusement la journée fut sauvée par ce père de famille accroupi devant le savane 13. Il reprenait sans cesse ses enfants pour les sommer d’arrêter de parler.
- Chuuut. Ils sont très craintifs c’est pour ça qu’on ne les voit pas. Florine cache toi nom de nom. »
Il passa sa tête au-dessus du banc qui le camouflait et repris rapidement sa position.
- Damien, un peu sur la gauche, il y en a un en train de scruter les environs. Un bébé viscache, probablement que ça mère n’est pas loin. Vas-y regarde.
Damien, tout aussi précautionneux, jeta tout doucement un coup d’œil au-dessus de la palissade, s'empêchant presque de respirer. Il mis les mains sur son appareil photo, accroché à son cou
- Qu'est ce que tu fais malheureux. souffla le père Pose ça ou il s'enfuira.
Mr Weasley n’osait pas interrompre ce tableau loufoque mais ô combien drôle après cette dure journée. Son plaisir prit fin lorsque Florine, qui s’était avancée à découvert, fit remarquer que ce qu’il prenait pour un viscache téméraire mais immobile était en fait un amas de briques à l’ombre.
Mr Weasley partit d’un grand rire et emmena la famille voir les vrais mammifères au début du parc.
Merci Ouraline, je serai ravi d'intégrer une team avec une si bonne ambiance. Pour le parc Weasley, je ne vais pas tout miser sur la rentabilité mais plus sur le côté prestige avec peut-être parfois quelques écarts pour avoir quelque chose à raconter.
@Tinou. Merci beaucoup. J'avais déjà commencé ce genre de défi quotidien il y a quelques mois mais ça ne durait jamais très longtemps. Ici, vu que j'ai repris un parc (Weasley est le 2e) avec plus de motivations, j'espère pouvoir aller très loin.
Il venait d'être 13h30 lorsque Mathias se leva pour ouvrir les portes-fenêtres de son bureau. Il s'était passé des choses étranges depuis sa prise de fonction au sein du Zoo Weasley. Le premier sursaut survint assez vite ce matin-là.
Le fond d'écran du Pc représentait le parc et était interactif. Sûrement une fonctionnalité installé par l'architecte s'était dit le directeur. Mathias voulait attendre avant d'entreprendre des travaux d'envergures et avait préféré cliquer sur les pattes d'un quelconque ongulé et avait atterri sur le "Tutoriel".
" Tutoriel ? Euh, t'es bien gentil l'architecte mais t'y connais quoi en gestion de parc ?" s'est-il demandé tout en zappant cette aide qui aurait pu lui être utile.
Mathias avait alors consulté les offres des partenaires potentiels. Si la carpe koï semblait être la moins chère, Mathias fut rebuté par le prix qu'il fallait mettre pour construire et améliorer l'aquarium. Un enclos normal c'est 10.000 zoo'z et 10.000 pour l'améliorer, reste à prendre un couple peu cher et j'aurai trouvé le moins cher que je peux me permettre.
Dès que Mathias commanda la construction d'un enclos terre/eau, un type débraillé popa juste devant ses yeux, le faisant par le même coup sursauter.
"AaAah !! Vous êtes qui ?" demanda Mathias
"Vot' gardien m'sieu"
"Mon ange gardien, vous voulez dire ? Je ne vous imaginais pas du tout comme ça !" fit Mathias mi-amusé, mi-déçu.
"Non le gardien...du zoo. Il va m'falloir un chien"
"Cherchez le vous-même mon brave. Je suis un peu occupé là."
Ayant dépensé 36.000 zoo'z pour ce premier enclos, Mathias chercha tout ce qui coûta moins cher que 36.000 et opta pour un couple de cygne, un de flamand rose et un de pélican."
suivi d'un autre enclos terre/eau, suivi d'un autre et d'un autre.
c'est moins excitant que je ne l'aurais cru, soupira-t-il en levant la tête après d'innombrables commandes. Sa troisième surprise était devant son nez : les premiers curieux visitaient les installations.
"Bonjour, bonjour. Quel plaisir de vous voir."
Mathias Weasley fit toute la visite avec eux. Tantôt expliquant les projets du parc, tantôt installant l'enfant sur le dos d'une chèvre sous le regard bienveillant des parents (de l'enfant pas de la chèvre).
La visite vite bouclée, il raccompagna la petite famille aux grilles. Il leur fit signe de loin et entendit dans son dos le pas lourd et lent du gardien.
"Voilà monsieur, notre première matinée. Cinq visiteurs, c'est peu"
"5 ?! Mais ils n'étaient que trois vous avez bien vu comme moi."
"Plus nous deux ce qui fait cinq !"
Ah !
...
"Vous avez payé votre billet ?"
Sur base des souvenirs de Mathias, l'architecte lui avait fait un plan de son futur parc. Une semaine après que le prêt d'un million ait été accordé, le zoo avait sa carte. ENORME, l'emplacement était énorme ! Mathias avait vu grand et tout le monde eu une nouvelle preuve que le jeune homme voyait plutôt sur le long terme que sur l'immédiat.
La plupart des bureaucrates censés aurait installé leur bureau à l'hôtel, au plus près des nouveaux visiteurs mais aussi et surtout à proximité des clients assez fortunés pour se payer une nuit à l'hôtel. Pas Mathias. Il s'était aménagé un espace en dessous de ce qu'il sera la boutique des souvenirs. Deux portes fenêtres donnent là-bas sur un futur enclos Terre/eau. Là où il verrait bien s'établir une colonie de tortues géantes, ses animaux préférés. Il voulait être au plus près des bêtes, visibles des visiteurs et du coup accueillant et disponible.
Il parcourut les quelques mètres entre les grilles métalliques grinçantes et son local en flânant, bien qu'une pluie froide s'abattit sur le parc. Il regarda alentours avec des étoiles plein les yeux et des projets remplis la tête.
"1.000.000 j'ai un foutu million en poche !"
Il mit la clé dans la serrure et pénétra dans son bureau.
Seul un PC était installé, accompagné d'une imprimante/scanner. Un sous-main géographique style vieille carte donnait un peu de charme au meuble vernis sur un bois sombre mais tout le reste était vide.
Il releva ses manches et alluma l'ordinateur...
Depuis qu'il était petit et en revenant d'une sortie scolaire particulièrement houleuse, Gary le caïd s'était approché trop près de l'enclos des tigres et était tombé dans la fosse inondée séparant les fauves des visiteurs, Mathias avait eu envie de diriger un zoo.
Il l'avait imaginé rempli d'animaux aussi variés qu'exotiques, il rêvait de girafes se promenant librement dans l'enceinte du parc, de panda roux qui se laisseraient approcher, d'oeufs de tortue attendant les visiteurs pour éclore.
En grandissant Mathias Weasley avait peu à peu perdu cette vision idéalisée d'un parc zoologique, mais en terminant son master en économie, son projet n'avait pas changé : Diriger un parc qui soit rentable, qui présente et sauvegarde un panel représentatif de la diversité animale et sensibilise le visiteur sur les dangers auxquels sont confrontés les animaux sauvages.
Lorsqu'il le put, le dossier qu'il présenta à la banque était empli de bons sentiments, de nostalgie avec cette pointe écologique si chère à l'époque que nous vivons.
Pour faire simple : la demande de crédit était parfaite, le plan commercial au top, les valeurs prônées par le parc seraient citoyennes : tout concordait pour faire de Mr Weasley un futur propriétaire de zoo prospère et heureux.
La candidature devait effectivement être solide : 1.000.000 de zoo'z ça ne s'accorde pas au premier économiste venu. Mais Sylvain Aybond le banquier qui avait pris la candidature en charge avait convaincu son patron de la démarche de Mr Weasley et ensemble, ils avaient signé le document.
"Je n'achèterai que les choses qui coutent le moins cher" avait-il promis.
"Mais ce n'est pas rentable" avait répondu Mr Aybond, la mine déjà soucieuse.
"Sur le court terme pas exactement c'est vrai. Mais attendez-vous à des remboursements de mon prêt qui frôleront l'indécence une fois tous les enclos terminés ! "
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